76 - LE HAVRE
(Arrondissement
du Havre - Canton du Havre)
Le prieuré de Graville
ou l'abbaye de Graville
Le prieuré est composé de l'église et
des bâtiments conventuels,
dominant l'embouchure de la Seine entre
Le Havre et Honfleur.
Depuis des temps reculé des moines ermites
vivaient dans les falaises. |
Les bâtiments conventuels |
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Entrée
de la salle capitulaire (et du Musée), et l'église.
Après la donation reçue de Guillaume Malet de
Graville, compagnon de Guillaume le Conquérant, le site accueillit les
bénédictions. Au XIV° Siècle, il est largement doté par la même famille
et voit s'installer des Augustins venant de Sainte Barbe-en-Auge. Au
XVII° siècle, ce sont les Génovéfains de la congrégation de Saint Maur
qui s'établissent, apportant de nouvelles modifications au bâtiment et
de nouvelles règles. |
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Les
bâtiments conventuels, reconstruits au XVIII° siècle, ont été
partiellement détruits par un incendie en 1787.
Il en
subsiste quelques traces dans la salle capitulaire.
Un
cimetière romantique, mêlant sépultures et végétations, sert d'écrin à
l'ensemble.
Depuis le Moyen Age, l'église est séparée en deux
parties :
l'une destinée aux paroissiens, l'autre aux
chanoines. |
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Les
bâtiments côté jardin et face à la ville - Entrée par les jardins. |
Les vestiges du cloitre |
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Les murs
extérieurs du bas-côté comportent toujours la trace des empochements
des
entraits du cloitre en appentis et des traces de bandeau de son solin. |
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Sur la
terrasse se trouvait le cloitre à double rangée de colonnes. |
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Séries
de modillons sculptés de grotesques. |
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Le mur
de 2 mètres d'épaisseur, contre lequel le puits est appuyé.
Il
existait un escalier qui permettait de relier les jardins les plus bas à
l'église. |
Le jardin |
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La grotte.
En
1875, une Vierge Noire est placée dans les jardins, en raison de la préservation
du lieu pendant la guerre de 1870.
Pour d'autres encore, la statue aurait été coulée avec le bronze des canons pris
aux prussiens. |
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Depuis les jardins, vues sur Le
Havre. |
L'église prieurale |
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Les parties romanes les plus
anciennes remontent au XI° siècle.
Elle domine le coteau de Graville
comme un formidable amer. |
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L'église est due aux donations de
Guillaume Malet de Graville,
compagnon de Guillaume le
Conquérant et époux de sa nièce. |
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La façade, bâtie sur le mode des
églises normandes à deux tours est très modifiée par
rapport à son plan d'origine.
Pendant la guerre de Cent Ans, la
tour nord a été partiellement détruite, pour éviter
qu'elle ne serve de site
d'observation aux Anglais, quant à
la tour sud, elle a totalement disparu pendant les
guerres de religions.
Le grand portail ouest a été
reconstruit en retrait. |
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Le choeur a été remanié au XVIII°
siècle - Photo de droite, ruines de la tour nord.
A la croisée, bordées d'arcs
outrepassés à décors géométriques spécifiques de l'art
roman,
s'élève une ancienne tour lanterne,
aujourd'hui beffroi.
Elle comporte des baies gémellées
sur deux niveaux. |
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Le choeur gothique date du XIII°
siècle et est à chevet plat.
Repris au XIX°, puis au XX° siècle,
il abrite le sarcophage de Sainte Honorine. |
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Chapiteaux romans sculptés |
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Le retable date du XVII° siècle.
Sur les colonnes torses, les
pampres de vignes symbolisent l'Eucharistie, et les
oiseaux, la vie. |
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Un ange se tient debout sur le
couronnement.
Sur la prédelle, les quatre
évangélistes et leurs attributs sont représentés.
Sur le bas-relief, Sainte Honorine
entourée d'anges et de motifs de feuillage. |
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Ange et phylactère - Sainte
Honorine, patronne de Graville.
Sainte Barbe et sa tour, rappelle
les liens avec le prieuré de Sainte Barbe-en-Auge. |
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Culots de voûtes coudés et
sculptés.
Déposition de croix, Elément d'un
retable flamand du XVI° siècle (La croix est disparue
Statue de Saint Christophe, bois
polychrome du XVI° siècle) - Vierge à l'enfant du XV°
siècle, en bois polychrome. |
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Lutrin à l'aigle. |
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Sarcophage ayant contenu les
reliques de Sainte Honorine, datant de la fin de
l'époque antique.
Le sarcophage fut rapporté à un
moment où, pour fuir les différentes invasions, dont
l'invasion des Normands, un grand nombre de reliques
circulaient. D'importants pèlerinages ont eu lieu autour
de ce dernier depuis le Moyen Age. Le tombeau
aujourd'hui est vide, et les reliques sont à
Conflans-Sainte-Honorine (78). Sainte Honorine est
invoquée pour la fécondité, la prospérité des récoltes
et des troupeaux ou le retour des prisonniers. Mais elle
soigne aussi la surdité. Les pèlerins mettaient alors
leur tête dans l'oculus prévu à cet effet. |
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Statues : Saint Christophe, en
pierre du XIX° siècle (il décorait le tombeau de Sainte
Honorine),
Saint Denis (ou Saint Nicaise),
bois polychrome du XVI° siècle.
Vierge à l'enfant, en bois de la
fin du XV° siècle - Saint Evêque, en bois polychrome. |
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Le transept, également du XI°
siècle, présente un système d'arcatures entrecroisée. |
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A la fois guides moraux et
intercesseurs, les saints eurent une grande importance
comprise entre le XII° et le XX° siècle.
Dans la statuaire religieuse, deux
grands mouvements sont à distinguer : celui de l'art
populaire et celui de l'art noble. Il peut s'agir d'un
art populaire qui se manifeste par des statues
polychromes, aux corps raides, aux regards fixes, aux
pièces de vêtements simplifiées, ou à l'opposé, d'art
noble plus réaliste.
A partir du Concile de Trente,
l'art noble est favorisé par les autorités religieuses
et imposé aux paroisses locales. Les visages ont de
l'expression et il s'agit de véritables portraits. Dans
la région Havraise, la statuaire religieuse, issue de la
sculpture de la figure de proue des navires, restera à
mi-chemin entre art noble et art populaire. |
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Chaire à prêcher |
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Vierge à l'enfant, en bois du XIV°
siècle - Sainte femme - Christ en bois. |
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Statuaires des XV° et XVI° siècle,
dont une Sainte Femme, Saint Gilles, Saint Evêque,
Vierge à l'enfant en pierre et
Sainte Barbe, pierre polychromée.
La Vierge à l'enfant ou Madone, est
un thème fréquemment représenté en peinture et en
sculpture religieuses Chrétiennes. Renvoyant à la
maternité de la Vierge Marie, il offre un vaste champ à
l'expression des rapports entre l'enfant Jésus et sa
mère. Les Madones de Graville permettent d'illustrer
l'évolution d'une Vierge à l'enfant regardant de face
sans émotions visibles, à celui d'une Mère au visage
tendre, discrètement souriant. |
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La nef à unique vaisseau central à
six travées bordé de bas-côtés est l'élément le plus
remarquable.
Son élévation est caractéristique
du XI° siècle avec deux niveaux de fenêtres.
Les piles fortes, et les piles
faibles, ornées de chapiteaux sculptés se succèdent en
alternance. |
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Fonts baptismaux des XIII°-XIV°
siècle. |
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Saint Joseph et l'Education de la
Vierge, en pierre du XVI° siècle. |
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Base des piliers de la nef sculptés
d'animaux. |
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Le musée est
installé dans les bâtiments conventuels. |
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La salle capitulaire. |
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Le rez-de-chaussée et le premier
étage du musée sont consacrés à la statuaire civile et
religieuse
du XIII° au XVIII° siècle, avec
notamment, de très beaux meubles. |
A l'étage l'anciens
dortoirs des moines. (A l'origine collectif, puis
divisé en cellules). |
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Trois salles
basses, datées des XI-XIII° siècles. |
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La voûte de la 2° salle est
constituée de deux travées sur croisées d'ogives
simples,
et séparées par un doubleau.
Ce premier niveau en sous-sol est
relié au rez-de-chaussée par un escalier à vis gothique,
logé dans les contreforts de la
façade sud, et débouche dans ce qui devait être à
l'origine le chauffoir. |
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La voûte de la grande salle est en
berceau brisé, renforcée par sept doubleaux de section
carrée,
retombant sur des corbeaux non
sculptés.
Les murs sont percés de petites
fenêtres en lancette.
Cette salle pouvait occuper
anciennement le rôle de réfectoire et de salle
capitulaire. Après les travaux d'embellissement et
d'agrandissement du XIII° siècle, elle a pu devenir le
cellier du réfectoire qui se trouvait juste au-dessus.
Les bâtiments conventuels ont été reconstruits une
nouvelle fois au XVIII° siècle, pour être à nouveau
partiellement détruits en 1787, par un incendie. Ils
subsistent aujourd'hui de cette période : la salle
capitulaire, le chauffoir, le scriptorium et le niveau
des cellules et greniers. Seule une partie des bâtiments
conventuels est accessible à la visite. |
La collection
Gosselin |
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Cette collection est installée à
l'étage, sous comble, et présente une
rétrospective de l'habitation humaine,
composée de 206 maquettes de
maisons (dont 97 sont actuellement présentées).
70 représentent des maisons de la
Normandie, 28 d'autres départements de France,
33 de civilisations disparues, 72
de régions ou pays différents.
Inspirée par Viollet-le-Duc,
l'oeuvre de Gosselin est typique de ces "érudits locaux"
du XIX° siècle :
positivisme issu du romantisme et
dont le régionalisme n'était qu'une manifestation.
Elle témoigne d'une partie des
mentalités du XIX° siècle finissant. |
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Cahutte de pêcheurs à Etretat -
Maison de La Cerlangue, du XVI° siècle - Prieuré
d'Harfleur, du XV° siècle. |
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Sources :
Le magazine de l'O.T. de l'agglomération
Havraise, saison 2014
Nombreux cartels explicatifs
présentés dans le musée et l'église
Photos Chantal Guyon, 25 avril
2014 |